La plastification des esprits est presque complète

Le plastique n'est pas une matière première précieuse. Le plastique c’est du poison !

Si l’article intitulé « Le plastique est une matière première précieuse » est liké et partagé par Vlaanderen Circulair, alors on peut facilement dire que la plastification des esprits est presque achevée.

Si l’institution qui est sensée mettre la Flandre sur la bonne voie pour se transformer en économie circulaire ne voit pas à travers ce “recyclage raffiné des déchets”, alors nous nous dirigeons tout simplement vers l’autodestruction.

Le plastique a pénétré dans tous les aspects de notre vie, malheureusement aussi déjà dans notre alimentation. Il n’est donc pas surprenant qu’il soit ancré dans notre cerveau, dans notre façon de penser. Nous avons, par paresse, créé ou accepté des matériaux jetables. Ceux-ci se sont transformés en un énorme monstre de Frankenstein en plastique qui est en train de se retourner contre nous.

La solution proposée par l’industrie, une sorte de Frankenstein light qu’on appelle les bio-plastiques, est encore pire et nous met sur la mauvaise voie en perdant un temps précieux. La vraie solution consiste à rendre les producteurs de produits (en plastique) responsables des dégâts qu’ils causent. Une consigne obligatoire pour les emballages jetables serait un premier pas dans la bonne direction.

Les roses flétrissent, les fleurs fanent… mais pas le plastique

Allons au cœur du débat. Le plastique est un produit artificiel. Une substance non-naturelle. On ne la trouve nulle part dans la nature. Il n’est alors pas surprenant que le plastique ne se décompose pas dans la nature. Le plastique est un danger et ce que nous avons déjà déversé dans l’environnement et surtout dans les océans continuera à hanter notre progéniture pendant des centaines d’années à venir.

Ce poison pénétrera littéralement leur corps, les micro- et nano- plastiques sont déjà dans les algues, le sel marin, les crevettes, les moules … même dans l’air que nous respirons, en grande partie grâce aux vêtements en fleece.

La production en masse de plastique a commencé il y a seulement 50 ans et a déjà des effets immenses qui dureront encore plus de 500 ans, même si nous devions cesser de produire de nouveaux plastiques (jetables) demain.

Les plastiques, et certainement les plastiques jetables, sont des poisons. Non seulement parce que les micro-plastiques dans la mer accumulent des toxines qui finiront par se retrouver dans notre circuit alimentaire. Mais aussi parce que le plastique n’est utilisable que grâce à des additifs toxiques. Avec une chaîne ordinaire de polymères, ce qui est un plastique, on ne peut pas faire grand-chose. Ce n’est que par le biais d’additifs: plastifiants, stabilisants, ignifugeants, pigments, etc. que le plastique trouve sa valeur d’usage. Et alors nous parlons de plomb, de chlore, de brome, autrefois de cadmium, …

Un message criminel

Dans l’article mentionné ci-dessus qui m’a fait boncher, des techniques sont proposées pour recycler soi-même le plastique en le fondant pour fabriquer des gadgets. Fondre ces ordures en présence de et avec l’aide des enfants, leur donner en mains un gadget inutile tout en leur donnant involontairement ou sciemment le message que le plastique n’est pas un problème, me semble être plus criminel qu’éducatif.

Le plastique n’est pas une matière première précieuse. Le plastique n’est qu’un sous-produit de l’industrie pétrolière. Si nous n’utilisions plus l’asphalte, le kérosène ni l’essence, le plastique ne serait plus là, car il serait beaucoup trop cher à fabriquer - seulement quelques % du pétrole servent à fabriquer du plastique, tout le restant ne serait que déchet.

Le plastique aide donc à garder le kérosène et l’asphalte à bas prix et vice versa. Le plastique fait donc partie du problème climatique, le CO2. Nous sommes en train de nous auto-détruire d’une manière “très bon marché ».

Prétendre que le plastique, même le plastique jetable, n’est pas un problème, est inapproprié et trompeur. Vu la littérature scientifique abondante, nous pourrions sans doute invoquer la négligence coupable contre ceux qui le disent, et peut-être même la complicité. Certainement dans le cas de ces instances qui ont pour tâche de protéger la communauté contre des influences négatives. Parce que c’est là à peu près la seule raison pour laquelle nous avons (besoin d’) un gouvernement.

Le recyclage du plastique est un leurre

Le recyclage du plastique, même ou peut-être surtout en Europe, est une grande farce. Le plastique ne se prête pas du tout au recyclage – ce qui veut dire littéralement ‘ramener dans le cercle’. Vous pouvez mieux comparer le recyclage actuel avec le traitement de légumes cuits dans un passe-vite : en quelques tours seulement tout le matériel est poussé à travers.

Après quelques tours, il ne reste donc plus rien. C’est ce qui se passe en recyclant les bouteilles PET en textiles polaires, en pare-chocs de voitures automobiles ou en gadgets, qui par la suite ne peuvent plus qu’être «recyclés thermiquement», une façade verbale pour tout simplement dire : brûler. Mais de cette façon, Fost Min s’en est bien débarrassé et peut intégrer ces quantités dans les statistiques comme de la matière recyclée.

Ci et là, on peut entendre comme cible pour les matières premières recyclées: 30% ou 50%. Dans un nouveau produit, il y a alors 30 ou 50% de matière recyclée. Cela donne une bonne apparence, mais en y réfléchissant, ce n’est pas bien du tout. Car cela signifie qu’à chaque fois, on a besoin d’ajouter 50 ou 70% de matière neuve. C’est un peu mieux que 100% de matière neuve, mais cela n’a rien à voir avec un processus circulaire.

Si on dit 30 % de recyclage, cela signifie que dans un deuxième tour, 30 % des 30 % des matériaux recyclés sont enlevés, ce qui représente encore 9 pour cent du matériau d’origine. Dans un troisième tour, 2,7%, dans un quatrième 0,81%. Même si on part de 50% de recyclage, le résultat n’est pas très différent. Ceci n’est pas du recyclage, c’est plutôt un effet de passe-vite. Le soi-disant recyclage d’aujourd’hui, c’est un leurre.

Pour se défendre, l’industrie du plastique vous dit, entre autres, qu’il n’est pas possible de recycler le plastique à 100% pour des raisons de sécurité alimentaire. Eh bien … si c’est le cas, le plastique ne s’intègre vraiment pas dans une économie circulaire, point à la ligne.

«Construisons des petites usines de plastique dans des endroits où il y a peu de sensibilisation au gaspillage», explique l’auteur de l’article. C’est tellement malheureux, pour ne pas dire entièrement faux ! Ces gens-là ne doivent pas prendre conscience de ce que vous pouvez faire avec le plastique, il est plus important qu’ils comprennent ce qu’on ne peut pas faire avec le plastique. On ne peut pas en faire des systèmes fermés, des boucles, donc impossible de construire une économie circulaire avec le plastique. C’est fort regrettable que Precious Plastics, Recy- K, Faro360, Act4change, Stadlab 2050, Vlaanderen Circulair et d’autres sont si facilement induits en erreur.

Un changement radical

Tous les créatifs, ingénieurs, développeurs de produits devraient maintenant s’efforcer à chercher d’autres matériaux ! Pas d’autres produits mais d’autres matériaux. Des matériaux recyclables qui peuvent être utilisés dans un cercle sans fin, comme le verre et le métal. Pour plus de clarté, nous ne parlons pas des bioplastiques ou des plastiques biodégradables – une contradiction dans les termes.

Le plastique, une substance non naturelle, ne s’améliore pas en le rendant bio. Que vous remplaciez une partie carbone (monomère) provenant du pétrole par une partie carbone provenant du maïs, de renoncules ou de pommes de terre, le problème n’est pas l’origine de la matière, mais plutôt la fabrication de chaînes multi-parties (ou polymères) qui n’existent pas dans la nature : le plastique. Contrairement aux polymères naturels, comme la cellulose par exemple, il faut beaucoup d’énergie pour y parvenir.

L’inverse : réduire un polymère en des monomères, cela se produit spontanément dans la nature, un arbre finit à la longue par se transformer en compost. Le plastique pourrait également être réduit de polymères en monomères, un recyclage chimique. Cela exige toutefois également beaucoup d’énergie, car un produit construit artificiellement, doit être décomposé artificiellement. Les producteurs de plastiques ne sont pas prêts à en payer les frais.

L’énergie nécessaire au recyclage chimique ne peut jamais être développée de manière adéquate dans un environnement naturel, aucun processus naturel ne peut générer cela. Les fausses manœuvres autour du bioplastique tentent seulement de détourner l’attention, de manière lucrative. Les termes dégradables ou bioplastiques sont très trompeurs. Ces matériaux se décomposent mais ne se dégradent pas. Les polymères visibles se dissolvent, souvent à partir de leur liaison à l’amidon, éventuellement ils se décomposent en polymères plus petits, mais ce qui reste, ce sont des micro-plastiques invisibles qui causent leurs dommages encore plus vite que les plastiques pétroliers, jusque dans notre système digestif.

Les producteurs sont responsables

De préférence il faudrait introduire une responsabilité complète du producteur. Tous les coûts engendrés par un produit, également dans sa phase de décomposition, devraient être internalisés au moment de l’achat. Les produits qui causent beaucoup de coûts vont alors devenir chers, ce qui n’est pas trop mauvais car les coûts seront au moins couverts. Mieux encore, les consommateurs commenceront alors à choisir d’autres produits qui entraînent des coûts moindres et peuvent donc être vendus à moins cher. Cela me semble une vraie libre concurrence, contrairement à la concurrence faussée actuelle, dont une partie des frais est transmise aux autorités, en particulier locales.

Comme il n’existe pas de plan détaillé et qu’il faudra des années pour convaincre tout le monde (y compris Trump), tous les moyens disponibles et éprouvés doivent être utilisés : interdiction des plastiques jetables, interdiction des micro-plastiques dans les cosmétiques et produits de nettoyage, consigne sur tous les emballages, obligation de choisir des produits recyclables à 100 % pour tous les achats du secteur public.

La plupart de ces modèles sont prêts, ils ont fait leurs preuves dans de nombreux autres pays, il est facile de les adopter dès demain. « La consignation ne résoudra pas tout », dit-on. Ne rien faire encore moins. Mettre en avant le faux recyclage, c’est de la complicité et les « accords volontaires » dont l’industrie est si fière, ne font que détourner l’attention de l’urgence du problème.

Pourquoi n’ont-ils pas commencé à chercher des solutions il y a 30 ans, 40 ans, quand les problèmes ont commencé à se manifester ? Qu’on commence avec ce qui est déjà faisable, pour en tirer des leçons dans un processus d’apprentissage, afin qu’une définition définitive de la responsabilité des producteurs puisse être élaborée et mieux étayée d’ici 2020-2022 par exemple.

En tant que citoyen, vous pouvez refuser que les autorités (locales) utilisent l’argent du contribuable pour nettoyer ce que les producteurs jettent littéralement sur le marché. Vous en avez l’opportunité en 2018. Donnez votre vote aux partis et aux candidats qui sont en faveur de la consigne, de l’interdiction des emballages jetables et des micro-plastiques.

Localement, vous aurez toujours un choix à opérer, surtout si vous demandez aux candidats leur point de vue à l’avance et utilisez les médias sociaux pour partager largement leurs positions. Une taxe locale sur le dépôt sauvage de déchets est certainement possible, les candidats locaux ne doivent pas se cacher derrière la région, la Belgique ou l’Europe.

En tant que consommateur, il faut rester aussi alerte que possible, car peu ou pas de labels sont fiables. Acheter des produits sans emballage, c’est toujours le meilleur choix, mais c’est souvent difficile pour les boissons. De temps en temps, une campagne ciblée sur une marque donnée pour induire un changement peut aider, occasionnellement des actions de boycott peuvent avoir un effet. N’achetez pas de coca-cola et autres soft-drinks, sauf en verre consigné, pendant tout un mois. Demandez les boissons consignées dans votre supermarché, votre épicerie, elles existent toujours, mais elles sont presque oubliées !

Tout ce que nous voulons pour Noël, c’est la consignation ! Et pour le Nouvel An, la même chose.

Luc De Rooms et Yvan Godfroid sont actif à AXI asbl, créé en 1992 pour mettre en pratique les principes de la conférence de l’ONU, Rio De Janeiro. L’organisation à but non lucratif le fait à travers des cours, des conseils et du soutien à des tiers ou à des autorités publiques et à travers ses propres projets.

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